Les coulisses du Vinofutur N°4

Timothée Demeillers : « Une surenchère caricaturale de certains des maux qui nous hantent »

 

L’écrivain Timothée Demeillers signe la vinofiction du Vinofutur N°4. Une nouvelle exclusive, qui nous plonge dans un procès historique. La vigneronne jugée sème le trouble dans l’esprit du journaliste. Entretien avec l’auteur.

Timothée Demeillers signe la vinofiction du Vinofutur N°4

Raconte-nous comment la nouvelle Green Future, que tu as écrite pour le Vinofutur n°4, est née.

Timothée Demeillers. « La nouvelle est l’une des nombreuses potentialités que nous offre l’avenir envisagé comme une surenchère caricaturale de certains des maux qui nous hantent, qu’il s’agisse du populisme d’extrême-droite, du technocratisme, de l’hygiénisme, de la volonté hégémonique de monopole agressif des multinationales et autre et qui permet surtout de tendre un miroir sur nos temps présents. C’était un plaisir de filer ces pistes jusqu’à l’outrance, même si l’avenir a cette capacité de parfois savoir dépasser les pires prédictions… »

 

Tu fais énormément de recherches avant d’écrire. Où t’ont mené celles réalisées pour Vinofutur ? 

« Tout d’abord, il m’a fallu lire Vinofutur, m’imprégner de son ton, de son identité et de ce qui fait sa particularité, puis survoler l’histoire de la viticulture, le phylloxéra, l’histoire des pesticides et le poids qu’ont peu à peu pris les entreprises chimiques ou les semenciers dans l’agriculture, afin de bien comprendre les faits et leurs réactions en chaîne. »

La disparition des pesticides – ou à l’inverse leur maintien – est un des enjeux forts de l’agriculture de demain. Est-ce aussi un bon sujet de fiction ?

« Le présent est source infinie de potentialités et donc un terreau fertile pour la fiction et l’anticipation littéraire. Pour ce qui est de la disparition ou le maintien des pesticides, c’est une des pistes passionnantes à creuser. L’une ou l’autre de ces potentialités impliquent des conséquences aux antipodes sur le modèle de société. Dans quel monde voulons-nous vivre ou plutôt dans quel monde voulons-nous ne pas vivre ? semble être la question que cela appelle. »

 

Quel buveur de vin es-tu ?

« Un buveur peut-être trop assidu, surtout au goût de mon médecin généraliste ! »

 

2072, tu y penses parfois ?

« Déjà que j’ai du mal à penser à 2025, alors 2072… »

 

 Parle-nous du roman que tu publies en cette rentrée littéraire 2024, le Tumulte et l’oubli (éd. Asphalte).

« Il s’agit d’une fresque historique qui couvre une grande partie du XXe siècle et se déroule dans la région des Sudètes et conte le destin de trois femmes aux destins entremêlés qui, chacune, incarne une grande époque et un régime qui a tenté de s’imposer dans cette région : nazisme, communisme, capitalisme, des régimes débarquant avec grand tumulte et ne laissant finalement que ruine, désolation et oubli. »

Qui est Timothée Demeillers ?

Né à Angers, Timothée Demeillers est romancier et journaliste. Prague, faubourgs est, son premier roman, est paru chez Asphalte en 2014. Ont suivi Jusqu’à la bête en 2017 (prix du Jeune Romancier Le Touquet Paris Plage, prix Calibre 47, prix du Deuxième Roman de Grignan), Demain la brume, en 2020 (prix Hors Concours, prix des lecteurs de Privat) et Voyage au Liberland, récit de non-fiction co-écrit avec Grégoire Osoha et paru chez Marchialy en 2022. D’origine allemande des Sudètes, Timothée Demeillers s’est inspiré de son histoire familiale pour sa fresque historique Le Tumulte et l’Oubli, paru à la rentrée 2024, toujours chez Asphalte. Il vit aujourd’hui à Nantes.
> Pour Vinofutur, il a rédigé le compte-rendu du procès d’une vigneronne face à Green Future, en 2072.

 

Découvrez le Vinofutur N°4

Couverture et illustration de VInofutur N°4

 

 

 

Retrouvez la vinofiction exclusive de Timothée Demeillers dans le N°4.Le fil rouge du millésime 2024 de Vinofutur : « Réinventer le vignoble ».

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