#16 La mal-adaptation du vignoble face au changement climatique
Zoom sur la mal-adaptation, un concept que l’on croise encore très peu dans le vignoble, mais qui doit pourtant être bien compris pour imaginer les futurs du vin dans le contexte du changement climatique.
Première info à intégrer : la mal-adaptation, ce n’est pas le fait de refuser les efforts de l’adaptation. La mal-adaptation consiste à mettre en place une stratégie d’adaptation qui va avoir des effets négatifs, voire augmenter le problème.
- La mal-adaptation peut ainsi consister à déplacer le problème dans le temps (pour nos enfants) ou dans l’espace (le champ d’à côté, l’autre bout de la planète, l’aval de la rivière…).
- Ça peut également consister à additionner des petites mesures « réactives » à bénéfice immédiat, qui conduisent à s’enfermer dans une stratégie qui laisse de côté la grande solution ambitieuse à moyen et long terme. A allouer des ressources à une solution qui sera obsolète dans quelques années.
- Evidemment, ce n’est jamais tout blanc ou tout noir. Il peut être difficile d’envisager toutes les répercussions pour le climat d’une décision. Et la question se pose différemment si l’on parle d’un entreprise, d’une famille, d’un territoire, etc.
➡️ Un exemple de mal-adaptation très souvent cité : la clim. En période de canicule, ça refroidit la pièce… mais ça réchauffe l’air extérieur et ça consomme de l’énergie.
Des exemples de mal-adaptation dans le vignoble
A l’échelle du vignoble, voici des solutions qui méritent ainsi d’être questionnées sur leurs effets à long-terme :
- l’irrigation : LE débat des prochaines années. Pour aller plus loin, lire le décryptage #7
- la protection antigel à base d’énergie fossile : réchauffer de l’air extérieur en brûlant du gaz, really ?
- la bouteille de vin en plastique : meilleur pour le bilan carbone que le verre (à usage unique)… mais terrible pour l’environnement par ailleurs.
- MAis aussi la bouteille en verre allégée : l’empreinte carbone est moins importante, mais cette solution ne résout rien au vrai problème, le fait d’utiliser une seule fois un contenant de luxe lavable et qui peut durer plusieurs centaines d’années.
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