#19 Le vin et les robots : demain le vignoble autonome ?

Les robots vont-ils remplacer les vignerons, les sommeliers et les dégustateurs de vin ? Ce scénario de science-fiction n’est pas si improbable que ça.

« Il y a des machines qui peuvent traiter quasiment au brin d’herbe les mauvaises herbes qui perturbent les productions, a affirmé l’éphémère ministre de l’Agriculture Annie Genevard. Ils réduisent de 70 à 80% l’utilisation des produits phytosanitaires. » Ça fait rêver… mais c’est plutôt 25 à 30% de phytos en moins selon le vice-Président de l’association Robagri.

Cette erreur n’est pas un détail : le discours du ministère de l’Agriculture porte la vision technosolutionniste d’un “avènement de la 3e révolution agricole”, qui sera robotique et numérique (ou pas). A la clé, pour ce qui nous intéresse, le fantasme absolu : le vignoble autonome.

Rencontrez Chelaris, le vigneron IA 

Ce qui est vrai, c’est que de nombreuses solutions se développent : tracteur autonome, IA de vinification, bras vendangeur mécanisé… En 2023, la Moldavie a même présenté Chelaris, son “vigneron idéal” : virtuel, nourri aux datas et légèrement flippant.

On est encore loin de Terminator, où les machines de Skynet prennent le pouvoir : l’Observatoire des usages du numérique en Agriculture a compté seulement 600 robots agricoles en activité en France en 2023, dont une bonne moitié pour désherber des vignes. Il faut dire qu’ils coûtent très cher et ne sont pas encore complètement autonomes. Mais les promesses sont alléchantes : réduire la charge de travail, les pesticides et pallier le manque de main d’oeuvre.

MAIS les angles morts de ces technologies sont bien souvent sortis de l’équation. Des questions subsistent sur l’impact environnemental réel de ces machines (fabrication, terres rares, retraitement…), dont la plus-value mériterait une analyse par des obsevateurs indépendants (et pas seulement par les fabricants). Se posent aussi des questions sur l’impact social (moins de travail, really ?), économique (>perte d’indépendance pour les agriculteurs endettés) et la gestion des données enregistrées par ces machines. Enfin, dans ce scnéario « techno », que deviennent les pistes low-tech délaissées en chemin par la recherche et les investisseurs ?

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