#7 Irrigation de la vigne : les verrous ont-ils tous sauté ?
💧💧💧 Depuis aoaût 2023, l’irrigation de la vigne est autorisée jusqu’au 15 septembre, contre 15 août jusqu’alors. L’Alsace autorise également l’irrigation depuis l’été 2023. Les verrous ont-ils tous sauté ?
🧐 Quelles sont les règles ? L’irrigation de la vigne est autorisée depuis 2006 par le Code Rural, sauf dans les appellations (AOC). Pour obtenir une dérogation de l’INAO, il faut que le cahier des charges de l’AOC le permette, et que le stress hydrique mette en péril la qualité de la production (pas la quantité).
En 2023, 30 appellations ont demandé une dérogation à l’INAO. Moins que les années précédentes (53 en 2022, 34 en 21, 33 en 20, 37 en 19…). Il faut dire que cette année-là, plutôt humide sur la côte Ouest, l’Aquitaine Poitou Charentes n’en avait pas eu besoin, et ça fait un gros morceau…
L’irrigation de la vigne, c’était 9% du vignoble en 2021
Dans le Languedoc, 20% des surfaces viticoles étaient déjà irriguées en 2023. 200 millions d’€ (80% d’argent public) sont prévus d’ici 2030 pour transférer des eaux du Rhône vers le Sud Languedoc, à 90% pour des vignes. Les études ont été lancées pour le fameux et très contesté projet Aqua Domitia.
8,9% des surfaces viti françaises étaient irriguées en 2021 (+31% par rapport à 2010), beaucoup moins que d’autres cultures permanentes (aboriculture, par exemple), irriguée à plus de 50%, ou que le maïs (34%) (source Agreste). Et très loin des des chiffres de l’Espagne (1/3 du vignoble) ou du « nouveau monde » (83%). Mais les demandes ne cessent d’augmenter.
Pourtant, plusieurs scientifiques experts de la viticulture et des impacts du changement climatique – Kees Van Leuwen (Bordeaux Sciences Agro) ou Nathalie Ollat (INRAe) – sortent de leur réserve et se positionnent comme lanceurs d’alerte. Pour eux l’irrigation est une « mal-adaptation », qui fragilise la vigne à moyen terme (et met en péril la ressource en eau, accessoirement).
Pour les vignerons concernés, c’est souvent une question de survie, à court terme.
Le débat est lancé.
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