Marc Birebent est greffeur, un métier un peu à part dans le monde viticole, et un savoir-faire qui se perd. Au carrefour entre vignerons, pépiniéristes et instituts scientifiques, il dénonce le conformisme des uns, la cupidité des autres, et l’aveuglement de tous.

Réinventer la vigne / Episode 7 – Propos recueillis par Julie Reux

Vous êtes greffeur, spécialisé dans le surgreffage, une technique qui permet de greffer sur des pieds de vigne déjà enracinés. Comment en êtes-vous arrivé à vous spécialiser dans cette technique ?

Marc Birebent. « Je suis héritier de plusieurs générations de vignerons en Algérie et en Corse. Mes parents se sont rapatriés une deuxième fois sur le continent et, puisqu’il n’avait plus ses vignes, mon père a fait ce qu’il savait faire : du conseil. Il avait vu en Californie des greffeurs mexicains qui faisaient du greffage en place ou surgreffage (sur les pieds de vigne déjà enracinés, ndla), et il a trouvé ça extraordinaire. Il a fait petitement chez lui, pour s’amuser, quelques surgreffages, puis pour quelques amis. Moi, j’ai fait des études de Droit vitivinicole. Mais j’ai toujours trouvé lé surgreffage exceptionnel. En une année, sans arracher ni planter, on change le potentiel d’une parcelle. Alors je me suis lancé là-dedans. »

Cette technique n’est pourtant pas si répandue. L’arrachage – replantage est souvent privilégié par les vignerons.

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