Les coulisses du Vinofutur N°4

Véronique Simon : le sérieux et la sincérité

 

La forme de Vinofutur, le logo, les polices, l’agencement global, c’est elle. Véronique Simon pratique le « graphisme sans sulfite » depuis Nantes. Dans Vinofutur, elle a mis toute sa passion pour le vin et son obsession soin du détail.

veronique simon

C’est quoi, du graphisme sans sulfite ?

Véronique Simon. « Cette formule est un clin d’œil à mes clients, principalement des vignerons qui tendent à se passer d’intrants… Elle exprime mon engagement et mon implication auprès d’eux, sans artifice, loin des techniques de communication hors-sol. »

Comment as-tu imaginé le logo de Vinofutur, et plus globalement, son identité graphique si reconnaissable ?

« Pour le logotype de Vinofutur, j’ai eu envie de jouer avec le superbe Faune, caractère typographique commandé par le Cnap (@cnapfr) à Alice Savoie (@alice_savoie) en 2018. L’italique gras, fluide et fantasque comme un reflet, prête ses ondulations au mot « vino » dont il évoque les chatoiements limpides et les songes enivrés.

Placé en haut du logotype, « vino » flotte comme un nuage au-dessus de « futur », auquel la version fine de la Faune apporte la solidité de son joli squelette linéaire. Cependant, elle exprime également, par sa finesse à la limite de la lisibilité, nos questions sur ce futur du vin, si difficile à cerner… et passionnant à imaginer !

Un filet vient stabiliser la base ce petit édifice composé de quatre voyelles et cinq consonnes. L’ensemble se décline avec bonheur à chaque numéro dans les couleurs choisies par les illustrateurs, Marion Bonjour, Benjamin Adam, Gwen Keraval et Jérôme Maillet. »

Pour Vinofutur 4, comment as-tu conçu la mise en page ?

« Je suis partie de la belle idée de Julie, un magazine en forme de carte routière, pour explorer les futurs du vignoble. Vinofutur, c’est juste une grande feuille pliée six fois ! Nous avons choisi dès le début de privilégier des ingrédients de qualité, persuadées que nos lecteurs y percevraient notre sérieux et notre sincérité. 

Les polices de caractères, Garaje et Minuscule, ont été dessinées par un gars dont c’est le métier, Thomas Huot-Marchand @thomashuotmarchand, les couleurs ne sont qu’au nombre de trois, mais elles sont imprimées en tons directs (même l’arc-en ciel paraît fade à côté), et il y a du blanc, oui ! On peut lire Vinofutur ET respirer avec les yeux. Pour couronner le tout, c’est imprimé en France par des pros : l’Imprimerie Allais et l’Imprimeur Simon @l_imprimeur_simon

Après le n°1, nous avons écouté les retours et fait quelques modifications : le magazine est plus grand, le texte est plus gros… et surtout, on continue ! Le 4e numéro est sous presse, il paraît en octobre 2024, et ça me fait super plaisir. »

 

Une étiquette de vin, c’est un objet à fonction marketing qui répond à des codes fonctionnels, ou une création artistique qui doit rester unique  ?

« Une étiquette n’existe que pour un vin particulier. Un vin particulier d’un vigneron particulier. Elle est forcément unique, à la manière d’un costume sur mesure, qui ne peut vêtir qu’une personne. Même si c’est dans un cadre contraint (mentions obligatoires, format, budget…), elle doit permettre l’expression d’un caractère non pareil. C’est cette recherche qui rend mon métier délicieux ! »

Quelle buveuse de vin es-tu ?

« Je suis une buveuse septentrionale et sentimentale ! Et surtout, je suis une buveuse chanceuse… les vignerons avec lesquels je travaille me permettent de goûter leurs vins depuis 20 ans ; et puis je me trouve à la charnière imposée par le changement climatique, quelque part entre les vins jaunes nés entre deux guerres, et les vins issus d’hybrides — certes terrifique, mais fascinante ! »

2072, tu y penses parfois ?

« Bien sûr ! Je ne serai plus des vôtres, mais j’ai bon espoir que les raisins continueront de fermenter et les poètes de boire du vin… »

Qui est Véronique Simon ?

Diplômée des Beaux-Arts de Bensançon, Véronique Simon est aujourd’hui graphiste indépendante basée à Nantes. Elle se spécialise dans les identités graphiques – logos, étiquettes, palettes – de domaines et événements viticoles. Avec une forte prédilection pour les vins naturels, qu’elle adore. Pour la convaincre, il suffit de lui parler ploussard, projet fou et polices de caractère. Pour Vinofutur, en plus du logo et de la mise en page de la revue, elle gère aussi les enjeux techniques de l’impression, et les relations avec les artistes invités. 

 

Découvrez le Vinofutur N°4

Couverture et illustration de VInofutur N°4

 

 

 

Retrouvez la vinofiction exclusive de Timothée Demeillers dans le N°4.Le fil rouge du millésime 2024 de Vinofutur : « Réinventer le vignoble ».

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